mauvais souvenir

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Depuis mardi après-midi, l’association aquariophile de Rouen a fermé ses portes. Installé depuis 30 ans rue Beauvoisine, dans l’ancienne faculté de médecine et de pharmacie, le club – qui compte une vingtaine d’adhérents – n’a pas pu trouver d’autres locaux après la mise en demeure de la Ville de quitter les lieux.
« Dégoûtés ». Pour les membres actifs venus mardi après-midi mettre la clé sous la porte, l’ambiance est tout sauf joyeuse. L’association formée il y a 42 ans vivait depuis une trentaine d’années rue Beauvoisine, juste en face du Muséum d’histoire naturelle. Depuis plusieurs mois, la Ville avait adressé au club des mises en demeure pour qu’il quitte les locaux devenus vétustes. « Nous avons demandé à la municipalité un nouveau local, mais nous n’en avons pas obtenu. Nous avons également écrit des courriers à toutes les communes de l’agglomération. En vain. On avait encore un espoir pour Montmain, mais on a su samedi que cela tombait à l’eau. »

Pascal Frier, président de l’association, ne peut cacher son émotion au moment de rendre les clés. Dans le local, plusieurs bacs de 800 litres sont encore pleins. Des poissons bleutés ou rayés nagent en toute quiétude. Les aquariophiles n’ont pas encore pu les déplacer. « On va les laisser, on n’a pas le choix. On a emporté tout ce qu’on pouvait... » se désolent les membres. « Ce matin, les poissons du lac Victoria ont été sauvés. Cet après-midi, un couple a emporté les axolotls, des amphibiens qui figurent en annexe 2 de la Convention de Washington. Certains des poissons qui restent ont disparu en milieu naturel, au Mexique ou en Afrique. »
Les membres du club rappellent que leur intérêt commun, outre de s’occuper de leurs poissons, était d’échanger, de montrer les différents biotopes, comment bricoler des bassins... Une exposition annuelle avait lieu en octobre et attirait beaucoup d’amateurs.
Côté Ville, Jean-Christophe Buaillon et Hélène Bria, de la direction des affaires juridiques, sont venus récupérer les clés de la salle. « Les locaux sont très vétustes, la commission de sécurité nous a imposé la fermeture du bâtiment », explique le directeur des affaires juridiques. « C’est une question de responsabilité personnelle pour le maire et éventuellement pénale s’il devait arriver quelque chose. » Il a promis aux membres de l’association qu’ils pourraient accéder au local pour enlever les poissons qui restent.
Le club va poursuivre ses recherches pour trouver un local. Prochaine réunion le 25 mai.